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10ème année 1891
n° 2 du 11.01.1891
Elections législatives du 04.01.1891
Arrdt. de St-Flour - Canton de Chaudesaigues.
Saint-Urcize : Inscrits 287 Votants 209
BORY 125 ANDRIEUX 79
n° 4 du 25.01.1891
Chaudesaigues - Samedi à 5 heures du soir, on voyait arriver devant l’hôtel
Ginisty, un cheval sellé, la bride sur le cou. Il fut reconnu come appartenant à M.
Delmas, notaire de Saint-Urcize, qui était parti de Chaudesaigues dans l’après-midi pour se rendre à Saint-Flour. Craignant un malheur, on envoya immédiatement à sa recherche deux hommes de bonne volonté qui le retrouvèrent à l’hôtellerie de
Cordesse, commune de Neuvéglise. Voici ce qui s’était passé :
En arrivant à cet endroit, où il désirait passer la nuit, M. Delmas mit pied à terre. Malheureusement l’une de ses bottes se trouvant collée à l’étrier par la glace, il donne alors une secousse pour détacher l’une de l’autre, mais il frappe par mégarde le cheval et le traîne dans sa course pendant près de 200 mètres.
Ce voyage qui n’avait rien d’agréable et pouvait avoir des conséquences mortelles, se serait sans doute prolongé si le cuir de la botte, soudée à l’étrier par le gel, ne s’était brisé et n’avait ainsi délivré le malheureux notaire. Les cris d’appel poussés par ce dernier étaient couverts par un vent impétueux et personne ne vint à son secours. Il se releva et parvint, non sans peine, à gagner la première maison du village de
Cordesse, où il tomba sans connaissance. L’émotion devait être surtout la cause de cette syncope, car les soins prodigués à M. Delmas ne tardèrent pas à le rappeler à la vie.
Son état n’est pas grave; protégé par la couche de neige qui recouvrait le sol, il n’a reçu que des contusions peu sérieuses, échappant, comme par miracle, aux ruades de son cheval. Quelques jours de repos suffiront, il faut l’espérer, pour son complet rétablissement. (Avenir)
n° 16 du 19.04.1891
Saint-Urcize. - Pendant la guerre de succession d’Espagne. Il y a deux cents ans s’éteignait dans ce pays, un corsaire français le sieur LAPORTE laissant à sa famille un petit héritage d’une cinquantaine de millions.
Le gâteau était friand ; aussi, fût-il vivement discuté. De tous les points de la France, et à différentes reprises, se présentèrent des héritiers, empruntant au besoin le pseudonyme de
Laporte. Mais établir les droits à la succession devint impossible.
On est aujourd’hui sur la vraie piste ; après mille et mille recherches infructueuses, deux notaires, l’un domicilié à Paris et l’autre à Issoire, ont découvert que le fameux corsaire est originaire de Saint-Urcize. Les véritables héritiers, sont au nombre de quatorze ; ils sont répandus dans les cantons de Chaudesaigues et de Pierrefort.
Jugez de leur étonnement et de leur joie au su de cette nouvelle inattendue. On se réjouirait à moins. Que de beaux rêves ont dû faire les pauvres ! Pourvu encore que ce ne soit pas des illusions trop chimériques ! « Quelqu’un a dit qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours qu’on ne l’ait mis à terre ».
Les deux hommes feront gratis toutes les démarches pour arracher la succession au gouvernement espagnol, ce qui n’est pas une petite affaire. Mais s’ils réussissent, ils réclament comme honoraires la modique somme de vingt-cinq millions.
Heureux mortels !
La Haute Auvergne insère cette nouvelle éblouissante sans sourciller : nous aussi.
n° 17 du 26.04.1891
Saint-Urcize. - Nous apprenons le mariage du Notaire de cette localité, M.
Delmas, avec Mlle Beer, de Paris. Nous avons lieu de penser que ce mariage a été célébré à S.U.
Saint-Flour. - Tribunal Correctionnel. Le nommé PONS Antoine, 41 ans, fermier à
Lieutadès, accusé du vol d’un arbre au préjudice d’un nommé
BOUNIOL, est condamné à 25 Frs. d’amende.
n° 19 du 10.05.1891
Saint-Urcize. - Mr. Boissonnade, propriétaire au village de Repons, en se levant ces jours derniers s’aperçut que ses bestiaux n’avaient pas encore reçu les soins que le domestique avait coutume de leur donner chaque matin. On chercha ce dernier, mais il demeura introuvable. Il avait disparu et avec lui une limousine et une somme de 5
Frs. appartenant à son maître. Cet individu se nomme Jean Gizard, originaire de Nasbinals. Mr. Boissonnade a porté plainte et la justice recherche ce domestique peu délicat.
Mr. Boissonnade de Repons, se trouvait tranquillement assis chez lui, à côté des siens, lorsqu’un prieur vint briser les vitres et tomba au milieu de l’appartement. Mr. Boissonnade a porté plainte.
Samedi dernier, c’était la foire à St-Urcize. Contrairement aux années précédentes le temps a été beau. La veille, la pluie tombait en abondance, et chacun s’attendait à avoir un temps insupportable. Aussi, c’est avec plaisir que les habitants virent à leur réveil, le soleil briller d’un vif éclat. La brise soufflait garantissant ainsi les amateurs de la foire d’une chaleur étouffante.
Les marchands forains avaient étalé dès le matin. De chaque côté de la rue principale on voyait les couteliers, les
quincaillers, les chapeliers, les cordonniers ambulants, les droguistes, les marchands de drap, cachemires, etc., les fripiers mêmes ; on remarquait aussi un bazar à trois sous où les enfants se pressaient pour acheter des jouets de leur choix.
L’animation était grande, quoique les gens de l’endroit disent y avoir vu beaucoup plus de personnes. Le foirail aux bêtes à cornes était vide pour ainsi dire, environ trente boeufs ou vaches. Les deux plus belles vaches de St-Urcize y figuraient ; l’une a été vendue à 370
frs. Il faut remarquer que c’est sortout la foire aux moutons ; ils y étaient en assez grand nombre, et ils se sont vendus à des prix élevés. Un troupeau de 100 moutons a fait la somme de 3700
frs. ; à cette demande : « Avez-vous fait une bonne foire » ? les intéressés répondaient : « çà marche » !
En effet que demander de plus ; depuis quelques années déjà le commerce va on ne peut mieux. Le gouvernement de la République tant vilipendé, peut se flatter, d’avoir rendu l’animation et la vie aux campagnes. Un intéressé.
(indépendant)
n° 23 du 17.07.1891
Saint-Urcize. - Beau temps depuis le 29.04.1891.
n° 29 du 17.07.1891
Nasbinals. - La foire qui s’est tenue ici, vendredi dernier, a été excellente. Cependant, depuis quelques années, cette foire a perdu de son importance. Nos voisins de Saint-Urcize, qui l’approvisionnaient en moutons ont aujourd’hui à peu près abandonné l’élevage de la race ovine pour celui de la race bovine.
n° 30 du 02.08.1891
Saint-Urcize. - Docteur Lambel.
n° 34 du 30.08.1891
Saint-Urcize. - Un accident a eu lieu, lundi dernier, au lieu-dit de la
Puech, commune de Saint-Urcize. Jeanne Trousselier, âgée de 55 ans, était occupée sur un char à charger du foin, lorsque les boeufs firent un brusque écart et la malheureuse femme, perdant l’équilibre, tombe sur le sol. Elle s’est cassée le bras droit au poignet et la jambe droite au dessus de la cheville ; mais ces blessures ne mettent pas ses jours en danger.
n° 36 du 13.09.1891
Un de nos abonnés nous demande si Mr. Baduel, candidat au Sénat (avec à peu près autant de chance que Mr.
Ipcher) est un parent du défunt évêque, Benjamin Baduel.
Le candidat n’est pas du tout parent de l’évêque. Sans doute, héritier de la
Boissenade, aurait bien fait l’affaire de Mr. Albert ; mais il n’a pas hérité de la
Boisenade, il n’a hérité que de l’esprit du défunt et de son éloquence. On l’a bien vu à Salers.
n° 40 du 11.10.1891
Saint-Urcize. - Le 25.10.1891, en l’étude de Me Delmas, Notaire, sera vendue, sur la mise à prix de 300
Frs. une partie de la maison dépendant de la succession de Mlle Marie PICY, religieuse. Me
Dupuis, avoué à Melun.
n° 42 du 25.10.1891
Saint-Urcize. - Bien que le froid commence à venir, nous jouissons d’une assez belle saison. Nous avons même eu un orage la semaine dernière. Notre foire de la « San-Guiral » s’est ressentie de la baisse générale.
n° 48 du 06.12.1891
Saint-Urcize. - Par décision de Mr. l’Inspecteur d’Académie, Mr.
Delsériès, élève-maître, est nommé instituteur stagiaire à Saint-Urcize, en remplacement de Mr. Martin, dont la délégation prend fin.
n° 50 du 20.12.1891
Saint-Urcize. - Nous sommes favorisés d’un beau temps tout à fait exceptionnel pour la saison. Nous voici presque à la veille de Noël et la neige n’a pas encore fait son apparition, sauf pendant quelques jours sur les monts du Cantal.
n° 51 du 27.12.1891
Saint-Urcize. - Samedi, la population de Saint-Urcize fut douloureusement émue en apprenant la mort subite de Mr. Jean-Baptiste REMISE, ancien adjoint de la commune, membre du Conseil d’administration de l’hospice, trésorier de la Fabrique, occasionnée par un anévrisme. C’était la mort de l’homme juste, franc, loyal, serviable par excellence. Sous des apparences un peu rudes, il cachait un coeur d’or. Les pauvres qu’il accueillait si bien le répètent à l’envi.
Il avait un jugement si sûr et si droit que dans les affaires délicates et difficiles on recourait toujours à ses conseils, et toujours sa décision était écoutée.
Aussi, ses funérailles ont-elles été splendides. Ici, l’on n’avait jamais vu pareille affluence.
Chacun s’était fait un devoir, en échange de tant de services rendus, d’entourer, les larmes dans les yeux, son cercueil.
Cet empressement, mieux qu’un discours, a dû consoler ceux qui le pleurent. |
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