L'AUVERGNAT DE PARIS 1882-1901
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Saint-Urcize vu à travers le journal des auvergnats |
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13ème
année - 1894 n°
1 du 07.01.1894 Saint-Urcize.
- Le marché traditionnel des porcs gras a eu lieu le soir de noël. LEs
transactions ont été nombreuses, au prix moyen de 43frs.50 le quintal,
et aux prix extrêmes de 45 et 46 frs. Le commerce local y gagnerait si le
marché était reporté au lendemain 26 décembre. Avis à qui de droit. n°
5 du 04.02.1894 Saint-Urcize.
- Mr. Gardes, facteur à Saint-Urcize est nommé en même qualité à
Carlat. n°
8 du 25.02.1894 Saint-Urcize.
- Le 16 février dernier, la gendarmerie a été prévenue par le Maire de
Saint-Urcize que la nommée Barrès, Marie-Louise, 30 ans, célibataire, s »était
accouchée avant terme d’un enfant qu’elle aurait fait disparaitre.
Serait-on en présence d’un avortement ? C’est ce que l’enquête,
nous l’espérons, saura établir. n°
14 du 08.04.1894 Saint-Urcize.
- Monsieur l’abbé Roland, vicaire de Saint-Urcize, a été nommé curé
de Saint-Georges. M.
Célaire, facteur rural à Oradour, est nommé facteur receveur à
Saint-Urcize, bureau nouvellement créé. n°
16 du 22.04.1894 Saint-Urcize.
- Nous apprenons que l’on met en vente la montagne de la Matte, pouvant
nourrir 95 vaches et rapportant 4.600 frs. par bail authentique. n°
17 du 29.04.1894 Saint-Urcize.
- Notre foire du 25 a été excellente, comme toutes celles de la région
depuis que notre sol connait les bienfaisantes ondées. Sur
la motion de M. Baduel, sénateur, de concert avec M. Bory, député, et
M. Ginesty, conseiller général, le maire de Saint-Urcize, le Conseil
Municipal et ses invités, réunis en un banquet ont voté à l’unanimité
une adresse de félicitations aux membres du Comité de souscription en
faveur de l’installation d’un bureau de poste et télégraphe à
Saint-Urcize et en particulier à M. Nicolas, président de ce comité,
pour la générosité dont ils ont fait preuve en cette occasion. Ils
remercient de tout coeur les nombreux et dévoués souscripteurs qui ont
assuré par leurs dons le succès de l’oeuvre de progrès que l’on fête
aujourd’hui.
Saint-Urcize, le 10 avril 1894. Ont
signé : M. Baduel, sénateur ; M. Bory, député ; M.
Ginesty, conseiller général ; M. le maire de Saint-Urcize, les
membres du conseil municipal et un grand nombre d’invités assistant au
banquet. n°
19 du 13.05.1894 Saint-Urcize.
-
Paris, le 11.05.1894 Monsieur
le Sénateur, Comme
suite à ma lettre du 28.11.1893, je m’empresse de vous informer que les
difficultés qui s’étaient produites au sujet de l’utilisation du fil
de Marvejols à Nasbinals pour l’établissement d’un bureau télégraphique
à Saint-Urcize sont aplanies. Je soumets, en conséquence, à la
signature du Ministre, la décision portant création du nouveau bureau. Veuillez
agréer, Monsieur le Sénateur, l’assurance de ma haute considération. Le
Directeur Général des postes et télégraphes
signé de Selves. n°
21 du 27.05.1894 Saint-Urcize.
- Une bien triste nouvelle nous arrive de Saint-Urcize : M. Antoine
Gaillard, maître d’hôtel, est décédé la semaine dernière, à l’âge
de 54 ans. Il a succombé à une fluxion de poitrine qui, en quelques
jours, a eu raison de sa robuste constitution. M. Antoine Gaillard était
venu jeune à Paris. Etabli dans la rue des Filles-Dieu, il avait prospéré
et avait pu se retirer de bonne heure au pays. Mais, très actif, ayant
une famille a élever, il monta un hôtel qui devint bientôt le plus
important de la localité. M. Antoine Gaillard était très estimé et
tout le monde des environs le connaissait. Aussi, une affluence considérable
se pressait-elle à son enterrement qui a eu lieu vendredi ; on nous
y signale la présence de M. Remise, maire, ainsi que de la plupart des
membres du conseil municipal ; tous les habitants du bourg y
assistaient et beaucoup de gens y étaient venus des communes voisines, de
Chaudesaigues et des cantons de Fournels, de Saint-Chély, de Laguiole et
de Nasbinals. M. A. Gaillard laisse une veuve et quatre enfants. Nous leur
adressons l’expression de nos bien vives sympathies. n°
22 du 03.06.1894 Par
décision ministérielle du 11 mai 1894, Monsieur Monnet, gendarme à
Bressac les Mines (Pas-de-Calais) est nommé brigadier à Saint-Urcize en
remplacement du brigadier Montroussier passé à Saint-Etienne. n°
26 du 01.07.1894 Saint-Urcize.
- Un violent incendie s’est déclaré dans la maison habitée par la
veuve Fournier de Saint-Urcize. Malgré tous les secours apportés,
l’immeuble a été réduit en cendres, le feu, activé par un vent assez
violent s’est communiqué à un corps de bâtiment qui a été lui aussi
entièrement consumé. Les pertes évaluées à 4.000 frs. ne sont
couvertes par aucune assurance. On ignore les causes de ce sinistre. La
gendarmerie de Saint-Urcize a ouvert une enquête. n°
27 du 08.07.1894 Saint-Urcize.
- M. Pierre Gaillard propriétaire âgé de 67 ans, Rolland, Pierre,
Journalier et son fils également journalier, ont été tous trois
maltraités et gravement blessés par un journalier, Pierre Pradal âgé
de 26 ans. Procès-Verbal a été dressé à ce dernier. n°
32 du 12.08.1894 Saint-Urcize.
- La commune de Saint-Urcize vient de perdre deux de ses meilleurs
citoyens, M. Chazaly, ancien maire, et M. Bonafous, propriétaire. M.
Chazaly après un long séjour à Paris, avait acquis une situation
honorable. Quant il se retira au pays natal ; il avait une belle
aisance et était propriétaire d’un immeuble important dans le faubourg
St-Denis. Libéral et républicain, il fut élu conseiller municipal de
Saint-Urcize dans la liste qui passa contre celle de M. Ipcher et fut nommé
adjoint de la commune. M. le docteur Delmas, dont l’administration avait
mécontenté tout le monde, n’osa pas se représenter au conseil
municipal, et M. Chazaly le remplaça à la mairie. Homme pacifique,
aimant la tranquilité, M. Chazaly arrivait à la mairie dans un moment où
toutes les vieilles animosités n’étaient pas encore calmées, et, peu
fait pour la lutte, il donna sa démission. Il laissa dans
l’administration communale le souvenir d’un homme juste, d’un
citoyen dévoué au bien public. Aussi meurt-il, après une longue
maladie, entouré des sympathies de tous. M.
Bonafous, lui aussi, avait été longtemps établi à Paris. Retiré à
Saint-Urcize, il y vivait très estimé, et à son enterrement, dimanche,
se pressaient presque tous les habitants de la commune. M. Bonnafous était
le frère de M. Bonafous, l’honorable négociant de Chaudesaigues. Nous
adressons aux familles Chazaly et Bonafous l’expression de nos vives
sympathies. n°
35 du 02.09.1994 Saint-Urcize.
- L’abondance des matières nous a obligés à ajourner à aujourd’hui
le compte rendu suivant : Mardi
14 août, à 4 heures du soir, avait lieu à Saint-Urcize la distribution
des prix aux élèves de l’école communale de garçons sous la présidence
de M. Remise, maire. On
remarquait M. Bergounhon, notaire et une grande partie du conseil
municipal. M. Ginesty, conseiller énéral, et M. Louis Bonnet, directeur
de l’Auvergnat de Paris, s’étaient fait excuser. C’était la première
fois qu’une pareille fête de famille réunissait les parents et les
amis de l’école ; aussi la vaste salle de classe était-elle trop
petite pour recevoir tout le monde. Les
jeunes enfants de l’école ont débité avec une pureté de diction et
un naturel qui font honneur à leurs maîtres des poésies, des dialogues
qui ont été fort applaudis. On a surtout remarqué les petits Mariès,
Monnet et François Girbal, qui nous a débité (la provenance du fusil
gras) avec un naturel sans égal. Plusieurs petits morceaux de chant ont
aussi contribué à égayer la nombreuse société. Grâce
à la générosité de M. le maire, de M. Ginesty, conseiller général et
de M. Bergounhon, notaire, les élèves ont eu de beaux ouvrages pour lire
pendant les vacances. Un
livret de caisse d’épargne a été offert aux élèves qui avaient
obtenu le certificat d’études primaires. M.
le maire donne ensuite quelques conseils aux enfants, les encourage à
bien travailler et promet encore de belles récompenses pour l’année
prochaine aux élèves laborieux. n°
36 du 09.09.1894 Saint-Urcize.
- On nous signale la prochaine arrivée dans le Cantal de M. Galtier,
professeur à l’école vétérinaire de Lyon, qui serait chargé par le
gouvernement de la mission d’étudier quelques cas d’épidémie hématurique
de l’espèce bovine. On nous assure que l’éminent professeur viendra
visiter notre région d’Aubrac si éprouvée depuis quelques années par
la maldie qu’il est chargé d’étudier. n°
37 du 16.09.1894 Nasbinals.
- Jean-Jacques Picy : sapeur-pompier. n°
39 du 30.09.1994 Saint-Urcize.
- sont nommés : Instituteur-adjoint
à Saint-Urcize : M. Andrieux Instituteur-adjoint à Laveissière Instituteur
titulaire adjointe à Saint-Urcize : Mme Andrieux I.T.A. à
« n°
40 du 07.10.1894 Saint-Urcize.
- Dimanche dernier, M. Mercuy est venu à Saint-Urcize pour bénir la
nouvelle école congréganiste. Nous espérons que cette nouvelle école
ne recrutera pas de nombreux élèves malgré la bénédiction épiscopale,
et que les parents continueront à confier leurs enfants aux instituteurs
laïques dont ils ont pu apprécier le zèle et le dévouement
intelligents. Une
querelle féminine a eu lieu dans notre localité. La dame P... insulta la
demoiselle du même nom parce que le père de cette dernière avait affermé
un pré que la dame P... aurait voulu jouir. Pareille scène se
renouvellant le lendemain, la dame P... porta plainte à la gendarmerie. n°
44 du 04.11.1994 Saint-Urcize.
- Il n’est pas trop tôt que notre gendarmerie se soit apercue qu’en
temps prohibé des gens sans merci pour nos bonnes truites du Bès, détruisent
le poisson dès son origine ; mais ce dont on ne peut féliciter la
gendarmerie, c’est qu’elle emploie la violence envers des enfants de
moins de dix ans pour leur arracher les noms des délinquants. Voici ce
qu’un témoin de la scène me raconte à ce sujet : Le 21 octobre
vers les cinq heures du soir, deux gendarmes de Saint-Urcize revenant de
St-Rémy, aperçurent un individu levant une nasse sur le cours d’un
affluent de Bès, qu’on appelle Riou-Mal. Ils
s’élancèrent à toutes jambes vers l’individu, mais trop tard, hélàs,
pour le rejoindre. Voyant le coup manqué, ils s’adressèrent à deux
enfants de Grandvals, qui gardaient des bêtes à cornes tout près de là
et les contraignirent à dire le nom de celui ou de ceux qui avaient pris
leur essor vers la Lozère. Les
enfants refusèrent d’abord de répondre ; mais à la vue des
menottes qu’on leur montra et des menaces qu’on leur fît, ils
finirent par dire tout ce qu’ils savaient. Les gendarmes se retirèrent
plus ou moins satisfaits ; mais les enfants depuis ce jour ne veulent
plus aller garder à cet endroit sans un auxiliaire. A qui la faute ? n°
45 du 11.11.1894 Saint-Urcize.
- Samedi dernier, à l’audience du Tribunal Correctionnel de Saint-Flour
ont comparus les nommés Vaissade et Saltel, de Saint-Urcize, prévenus de
rébellion et coups et blessures envers des gendarmes. Vaissade a été
condamné à 1 mois et Saltel à 6 jours d’emprisonnement. M.
L’abbé Soubrier, vicaire à Faverolles, a été transféré à la
vicairie vacante de Saint-Urcize. n°
46 du 18.11.1894 Saint-Urcize.
- La semaine dernière M. et Mme Andrieux instituteur et institutrice à
Saint-Urcize avaient la douleur de perdre leur unique enfant nouvellement
né. L’élite de la population du bourg avait tenu à rendre les
derniers honneurs à ce jeune enfant et apporter par là quelques
consolations aux parents désolés. Les bonnes soeurs pourtant, bien
qu’invitées, se faisaient remarquer par leur absence. Elles auraient pu
se rappeler qu’il y a à peine six mois que l’école des garçons
rendait les derniers honneurs à deux de leurs soeurs. Est-ce que
l’ingratitude, ce vice noir, se logerait sous le voile ? Dans
la nuit de lundi à mardi, des vandales de la pire espèce ont pénétré
à l’aide d’échelles dans la mairie située à un deuxième et on
enlevé le drapeau mis en berne conformément aux instructions préfectorales.
On recherche les coupables. On a retrouvé le drapeau dans la rue, tout
souillé de boue. Mercredi
ont eu lieu les obsèques de M. Bousquet, âgé de 84 ans. Nous adressons
tous nos compliments de condoléance à sa famille qui habite toute entière
à Paris. n°
47 du 25.11.1894 Saint-Urcize.
- A l’audience du Tribunal Correctionnel de Saint-Flour de samedi
dernier ; la gendarmerie a arrêté et incarcéré sur l’ordre de
Monsieur le Juge d’Instruction, le sieur Huguet Pierre âgé de 17 ans,
cultivateur à Saint-Urcize, inculpé de vol. n°
48 du 02.12.1894 Saint-Urcize.
- Jean Vaissade, secrétaire de la Mairie de Saint-Urcize a eu une dispute
assez violente avec M. Jean-Pierre Bouniol qui lui reprochait d’imiter
les signatures dans les rôles des prestations. Vaissade a reçu plusieurs
coups de poing au visage. Il a porté plainte à la gendarmerie. Les
Sieurs Rieutord, Viallard, Girbal et Fabre, propriétaires à
Saint-Urcize, ont été, a plusieurs reprises, victimes de divers vols
d’instruments aratoires et d’objets de menu mobilier. Les auteurs de
ces rapts sont, jusqu’à ce jour, demeurés inconnus. Le
temps est affreux depuis mardi. Le pays est couvert d’une épaisse
couche de neige. n°
49 du 09.12.1894 Saint-Urcize.
- Le Tribunal Correctionnel d’Espalion a condamné le nommé Pradal
Jean, de Saint-Urcize, à une année d’emprisonnement, pour tentative de
meurtre sur la personne de Mas de Saint-Chèly d’Aubrac. Cet individu
subira sa peine à la maison de correction de Rodez. |
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